par Fran?ois Essomba
Le Cameroun accueille plus de 600000 réfugiés provenant de tout le continent africain
En tant que pays qui jouit d'une stabilité sociale depuis de nombreuses décennies, le Cameroun est une destination de choix pour les réfugiés d'Afrique centrale. Dans son rapport publié le 31 janvier 2018, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dévoilé que le nombre de réfugiés vivant au Cameroun était de 665 947.
Il existe huit camps de réfugiés dans le pays. Minawao dans l'extrême nord, Gam et Borgof dans l'Adamaoua, et Gado-Badzez, Timangolo, Mbile, Lolo et Ngari-Singo dans l'est.
Selon le HCR, le centre de transit de Gourenguel (région de l'extrême nord du Cameroun) continue de recevoir un nombre croissant de nouveaux arrivants en raison de la recrudescence des attaques du groupe terroriste Boko Haram.
Le HCR a également annoncé le lancement de l'enregistrement biométrique au camp de Minawao, qui abrite la plus forte concentration de réfugiés nigérians.
La Coordonnatrice résidente et humanitaire des Nations unies, Allegra Baiocchi, a lancé un appel de fonds de 10 millions de dollars pour la prise en charge de ces réfugiés. Ces derniers sont originaires de pays tels que la République centrafricaine, le Tchad, le Nigeria, le Rwanda et la République démocratique du Congo.
Depuis les années 70, le Cameroun a toujours été ouvert aux réfugiés, comme avec les Tchadiens fuyants la guerre civile entre les nordistes et les sudistes. Vu l'ampleur du phénomène, un camp du HCR a été créé pour mieux gérer les arrivants. Ont ensuite commencé les crises rwandaise et burundaise, les tensions ethno-religieuses au Soudan, les coups d'état en Sierra Leone, la longue guerre au Libéria, la discrimination en Guinée équatoriale, les mutineries congolaises et centrafricaines et la guerre civile en Angola, qui ont amené un grand nombre de réfugiés au Cameroun.
Le camp Minawao, situé dans la région de l'extrême nord du pays près de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, constitue un refuge pour les Nigérians qui fuient les horreurs de Boko Haram. à l'entrée du camp se trouve un poste de sécurité du bataillon d'intervention rapide (BIR), unité d'élite des forces de défense camerounaises, servant de ligne de front face au groupe terroriste. Les membres du BIR interrogent et évaluent tous les réfugiés qui entrent dans le cantonnement.
Près du point de contr?le se trouve un h?pital construit par le Cameroun, non seulement pour assurer la prise en charge des réfugiés, mais également pour prévenir les épidémies. Les réservoirs d'eau potable et les installations d'ablution font partie des infrastructures indispensables au soin des réfugiés.
à perte de vue, des rangées de tentes, estampillées du logo du HCR, fournissent des logements temporaires aux familles qui tentent d'entreprendre une nouvelle vie.
La plupart des réfugiés étant des femmes et des enfants, des mesures ont été prises pour favoriser leur développement personnel.
Les écoles construites dans le camp veillent à ce que les enfants de réfugiés re?oivent une éducation. Selon Baiocchi, les écoles permettent d'améliorer le taux d'alphabétisation des enfants et leur promettent un avenir meilleur.
Un autre aspect important du programme en faveur des réfugiés est la formation professionnelle des femmes. Le programme d'appui et d'intégration des réfugiés du gouvernement camerounais forme les femmes à la fabrication de poisson fumé et à la fabrication de produits d'entretien, de jus de fruits et de produits à base de soja. Ces formations leur permettent de gagner en autonomie et de mieux s'intégrer sur le marché du travail local.
Il y a un changement notable dans la prise en charge des réfugiés au Cameroun, où le gouvernement, en collaboration avec le HCR, a lancé un programme d'autonomisation a fin de répondre aux problèmes de financement nécessaires pour aider ces communautés. Ce projet est principalement destiné aux réfugiés et demandeurs d'asile, aux résidents de Yaoundé et aux habitants d'autres grandes villes camerounaises, dont Douala, la capitale économique.
Il y a un changement notable dans la prise en charge des réfugiés au Cameroun, où le gouvernement, en collaboration avec le HCR, a lancé un programme d'autonomisation a fin de répondre aux problèmes de financement nécessaires pour aider ces communautés.
Le Cameroun a également invité la communauté internationale à apporter un soutien financier aux pays accueillant des réfugiés sur leur sol. Ce financement peut aider à résoudre les diffi-cultés liées à l'accès à l'eau potable, à l'hygiène et à l'assainissement des abris de réfugiés, ainsi que les problèmes de santé.
Cet appel est d'autant plus nécessaire que Baiocchi a dénoncé que le Cameroun avait le moins de fonds humanitaires en Afrique en 2018.
? Cette situation est inacceptable. Les donateurs doivent en faire plus ?, s'est-elle exprimée. Selon Baiocchi, dans l'est du pays, le Cameroun a accueilli 250 000 nouveaux réfugiés de République centrafricaine, la situation instable n'ayant pas changé. ? Il est impossible de s'appuyer uniquement sur le gouvernement camerounais ?, a-t-elle ajouté.