par Ge Lijun

La construction d'infrastructures et de parcs industriels dans le cadre de l'initiative ?la Ceinture et la Route? contribue au développement économique des pays africains

Au cours du processus de coopération avec les pays africains, la Chine partage une expérience précieuse en matière de développement, en tenant compte des réalités du développement sur place.

ZHANG JIANPING,directeur de l'Institut derecherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique

A vec ses 753 kilomètres, la ligne ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti est devenue un symbole en Afrique de l'Est. Construite par deux entreprises chinoises, elle permet d'acheminer les marchandises entre les deux capitales en douze heures seulement, contre sept jours par la route. Les co?ts ont également été réduits de 30 %.

Le projet est le fruit d'une cha?ne industrielle rassemblant des normes de pointe en matière de conception, de fi nancement et d'investissement, de matériaux, de construction et de gestion, dans le cadre de l'initiative ? la Ceinture et la Route ? (ICR).

? Au cours du processus de coopération avec les pays africains, la Chine partage une expérience précieuse en matière de développement, en tenant compte des réalités du développement locale ?, explique Zhang Jianping, directeur de l'Institut de recherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique.

En se reposant sur son expérience, la Chine a déployé des efforts considérables pour améliorer et accélérer la construction d'infrastructures, de parcs industriels et de réseaux de communication en Afrique, afin de favoriser son développement.

Des artères vitales

Le chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi est un projet emblématique de cette coopération. Le temps de trajet entre les deux villes est passé d'une dizaine d'heures à seulement cinq. En mars 2019, 2,6 millions de passagers ont utilisé la ligne, avec un taux d'occupation quotidien moyen supérieur à 97 %.

Selon un rapport de l'Administration des transports du Kenya, la réduction des co?ts logistiques, entre 10 % et 40 %, a entrainé une hausse du volume des marchandises en transit de 40,1 %. Le chemin de fer a non seulement créé davantage d'opportunités commerciales pour le Kenya, mais a également permis de renforcer ses liens économiques avec d'autres pays enclavés d'Afrique de l'Est. Le Kenya a désormais les atouts pour devenir un centre régional de logistique et de fabrication.

? L'Afrique dispose d'un grand potentiel en matière d'infrastructures ?, détaille Nkolo Foe, professeur de l'Université de Yaoundé au Cameroun. En effet, le continent - qui représente 23 % de la surface terrestre - ne compte que 7 % de la longueur totale des lignes ferroviaires du monde. Quant à la densité de ses routes et de ses autoroutes, elles ne représentent respectivement qu'un quart et un dixième de la moyenne mondiale. Par ailleurs, près de la moitié des pays africains souffrent de pénuries d'électricité et 40 % de la population du continent n'a pas encore accès à l'eau potable.

De fait, d'après le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2019 publié par la Banque africaine de développement, le besoin annuel de fi nancement des infrastructures en Afrique se situe entre 130 et 170 milliards de dollars. à l'heure actuelle, le continent ne peut satisfaire qu'environ un tiers.

Des employés égyptiens travaillent dans un atelier de Jushi Egypt for Fiberglass Industry S.A.E, dans la Zone de coopération économique et commerciale sinoégyptienne de Suez.

Le Nairobi Terminus, de la liaison ferrée Mombasa-Nairobi, construite dans le cadre de l'initiative ? la Ceinture et la Route ?.

? L'ICR est une bonne occasion de mettre en place ces infrastructures, de promouvoir la connectivité régionale, le commerce et la croissance. Plus important encore, la communication et la coopération s'installent aussi dans le secteur privé. En effet, dans ses efforts de transformation structurelle, l'Afrique subsaharienne doit accro?tre les investissements et la productivité dans tous les secteurs. La Chine a joué un r?le important dans ce processus, notamment par le biais de l'investissement direct à l'étranger (IDE) et du transfert de technologie ?, développe Abebe Selassie, directeur du Département africain du Fonds monétaire international.

Les recherches de la Banque mondiale montrent que le réseau de transports construit a permis au montant total de l'IDE dans les pays et régions le long de l'ICR d'augmenter de 4,97 %. Cet ? effet de réseau de transports ? devrait contribuer à une croissance annuelle du PIB de 0,13 % dans les pays d'Afrique subsaharienne.

Coopération industrielle

La coopération industrielle est également une priorité de l'ICR en Afrique. Les investissements chinois ont permis aux pays africains de renforcer leurs capacités industrielles et de créer des emplois.

Selon Qian Keming, vice-ministre du Commerce, par l'intermédiaire de la zone de coopération économique et commerciale, les entreprises chinoises ont apporté des modèles de construction de parcs industriels, des technologies et des talents, à l'instar de la Zone de coopération économique et commerciale sino-égyptienne de Suez, dont les retombées ont été positives.

Située à plus de 120 kilomètres du Caire, la capitale égyptienne, la Zone se trouve sur les rives du canal de Suez et se compose d'une zone initiale et d'une extension. La zone initiale, d'une super fi cie de 1,34 km2, a attiré près de 80 sociétés et plus d'un milliard de dollars d'investissements. En créant 3 500 emplois directs, ces entreprises ont permis à 30 000 personnes de trouver un emploi.

Dans la zone d'extension de 6 km2, l'on s'efforce de former de nouveaux groupements industriels dans la fabrication automobile et textile. à l'heure actuelle, les infrastructures ont été construites dans une zone de 2 km2, attirant huit entreprises et 200 millions de dollars d'investissements.

Selon un rapport du Comité consultatif du Forum de ? la Ceinture et la Route ? pour la coopération internationale publié en avril, la coopération industrielle est un élément important de l'ICR pouvant transformer en résultats concrets, tel que l'industrialisation et la croissance économique, les effets catalyseur de l'interconnexion des infrastructures.

à ce jour, la Chine a signé un mémorandum d'accord intergouvernemental sur l'ICR avec 37 pays africains, de même qu'avec l'Union africaine. Celui-ci vise à promouvoir la coopération en termes d'infrastructures, de capacité industrielle et à faciliter le commerce. CA