par Problem Masau
La Chine participe au développement et à la mise à niveau du secteur du tabac au Zimbabwe
B ien que le Zimbabwe ait d? faire face à toute une série de dé fi s économiques au cours des deux dernières décennies, ceux-ci n'ont eu que peu d'impact sur le secteur du tabac de ce pays. à cet égard, la coopération avec la Chine a joué un r?le clé dans la bonne performance de ce secteur agraire.
Le Zimbabwe est le plus grand producteur de feuilles de tabac en Afrique et le sixième au monde, selon le Conseil de l'industrie et de commercialisation du tabac. afin de hausser la valeur de ce secteur, la société China Tobacco Shaanxi Industrial Co. Ltd. (CTSIC) a récemment conclu un partenariat avec la société zimbabwéenne Paci fi c Cigarette Co. (PCC), visant à fabriquer des cigarettes de marque Acacia Cigarette.
Selon le fondateur de PCC, M. Adam Molai, son entreprise s'est montrée enthousiaste à l'idée de ce partenariat, étant donné que les cigarettes Acacia ciblent la diaspora chinoise en Afrique, qui se chiffrerait à plus d'un million.
? Des recherches ont montré que certains Chinois vivant en Afrique ont du mal avec [le go?t] des marques locales, d'où la nécessité d'offrir des cigarettes auxquelles ils s'identi fi ent ?, a déclaré M. Molai.
Le partenariat vise à produire une nouvelle gamme de cigarettes qui combinera le tabac zimbabwéen avec les ar?mes préférés des fumeurs chinois. Son marché cible initial sera l'importante communauté chinoise résidant au Zimbabwe, ainsi que le million de Chinois vivant en Afrique, selon un récent rapport sur les Chinois d'outremer publié par Social Sciences Academic Press of China.
Lors du lancement de la cigarette Acacia, en décembre de l'année dernière, le directeur général de CTSIC, M. Bai Gang, a déclaré que cette initiative était une tentative pour élargir la base de l'entreprise. CTSIC répond en ce sens à une proposition de la China National Tobacco Corp., qui encourage les fabricants de tabac chinois à coopérer avec les entreprises de tabac étrangères, selon lui.
Selon M. Zhao Baogang, chargé d'affaires à l'ambassade de Chine au Zimbabwe, la communauté chinoise présente au Zimbabwe et en Afrique en général paye une fortune pour importer des produits du tabac de Chine. ? Au fi l des ans, les communautés chinoises d'Afrique ont dépensé des millions de dollars pour importer des produits du tabac de Chine, et la cigarette Acacia va alléger leur fardeau ?, a-t-il dit.
Le PDG mondial de Paci fi c Cigarettes Co., Yves le Boulenge, a expliqué que ce partenariat - le premier signé entre un fabricant africain de cigarettes et une entreprise publique chinoise de tabac - était le premier du genre et aura un effet d'entra?nement positif sur la production locale de tabac.
? Beaucoup de gens savent que le Zimbabwe produit du tabac, mais peu savent qu'il s'agit en fait du tabac de la meilleure qualité au monde. Ce partenariat contribuera donc aussi à rehausser l'image de marque, parce que nous exporterons [le produit] ?, a-t-il dit.
En plus de fournir des produits du tabac adaptés au marché local chinois, des entreprises chinoises aident également les agriculteurs locaux à améliorer leurs récoltes.
Enock Gara est l'un d'entre eux. Il a re?u une ferme en 2001, dans le cadre du programme gouvernemental de redistribution des terres, mais il n'avait aucune expérience liée à la culture du tabac. ? Pendant trois saisons, ma ferme est restée en jachère. Avant de l'obtenir, j'étais un agriculteur de subsistance. Je cultivais uniquement du ma?s pour nourrir ma famille ?, dit-il.
Dix-huit ans plus tard, M. Gara est aujourd'hui l'un des premiers agriculteurs du Zimbabwe à produire plus de 1 000 balles de tabac par an. Il est l'un des nombreux agriculteurs zimbabwéens à avoir été employé par Tianze Tobacco Co. Ltd. pour produire du tabac.
Créé en 2005, Tianze est une société de commercialisation de tabac enregistrée en Chine, qui est présente dans l'ensemble de la cha?ne d'approvisionnement du tabac au Zimbabwe.
Grace à ces contrats, les agriculteurs non seulement se voient offrir des engrais, des outils et d'autres équipements nécessaires à la production de tabac, mais ils peuvent aussi vendre leurs produits du tabac à un prix préétabli, qui est souvent plus élevé que ce qu'ils pourraient gagner par la vente aux enchères. En outre, Tianze offre aussi des prêts sans intérêt, une assistance technique et une formation agricole, ainsi que différentes subventions. L'ensemble est évalué à 40 millions de dollars par année.
? Grace à cette société chinoise, ma vie s'est transformée pour le mieux. Je peux maintenant envoyer mes enfants à l'université grace à l'agriculture ?, a dit M. Gara.
Le nombre d'agriculteurs employés par Tianze au Zimbabwe est passé d'un seul en 2005 à 305 actuellement. La super fi cie totale sous contrat est passée de 20 hectares à 8 720 hectares.
Les feuilles de tabac représentent 10 % du produit intérieur brut du Zimbabwe, ce qui prouve l'étendue de son importance pour l'économie du pays. Selon le Conseil de l'industrie et de commercialisation du tabac, le Zimbabwe a produit 252,6 millions de kg de tabac en feuilles et en a exporté 184 millions en 2018, générant des recettes de 892 millions de dollars.
L'industrie du tabac est l'un des plus gros employeurs au Zimbabwe, fournissant des emplois directs à 171 000 petits exploitants agricoles qui produisent environ 80 % de la récolte du pays, selon le Conseil de l'industrie et de commercialisation du tabac.
? La cha?ne de valeur du tabac fournit environ 50 000 emplois indirects. Cela inclut les maisons de vente aux enchères, les fabricants de cigarettes, les détaillants, les fournisseurs, les marchands et les autres fournisseurs de services ?, a déclaré M. Andrew Matibiri, chef de la direction du Conseil de l'industrie et de commercialisation du tabac.
Toutefois, l'économiste zimbabwéen Mike Vareta s'interroge sur la perte de revenus due au manque de valeur ajoutée. ? Le pays perd des milliards de dollars en exportant son tabac sans le transformer. Le monde entier parle maintenant de valeur ajoutée, et la fabrication de cigarettes est une autre fa?on d'ajouter de la valeur au tabac séché à la fumée produit au Zimbabwe ?, a-t-il dit.
Le prix moyen à l'exportation du tabac brut en provenance du Zimbabwe était de 4,85 dollars par kg en 2018, tandis que le prix moyen des cigarettes était de 32 dollars par kg. En exportant la même quantité, le Zimbabwe pourrait gagner 5,8 milliards de dollars de plus chaque année, a déclaré M. Vareta.
Plus de 66 pays dans le monde consomment le tabac séché à la fumée, une spécialité très appréciée du Zimbabwe. à l'heure actuelle, la Chine, l'Afrique du Sud, la Belgique, les émirats arabes unis et la Russie en sont les principaux acheteurs. Selon les experts, transformer le tabac localement, comme le propose le partenariat entre CTSIC et PCC, est un bon moyen de hausser la valeur de l'industrie du tabac du Zimbabwe. CA